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Sir   Humphry   Davy




   



 



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Sir Humphry Davy par Sylvie Blouin


 

 



À toi, mon très cher Potassium,

Je t'écris cette lettre pour te démontrer toute la fierté que j'ai envers toi. Notre dernière rencontre remonte à bien longtemps malheureusement. De tout mon cœur, je souhaite que tu te souviennes de moi, ton père, sir Humphry Davy. Tout d'abord, laisse-moi te parler un peu de moi. Lors de ma naissance, le 17 décembre 1778, à Penzance en Cornouailles, personne ne pouvait se douter des merveilleuses découvertes qui m'attendaient.

Étant jeune, vers l'âge de 15 ans, les gens me trouvaient plutôt paresseux. Malgré tout, lorsque mon père est mort en 1794, j'ai travaillé dans une pharmacie pour aider ma famille. C'est en 1797 que j'ai découvert une véritable passion qui allait nous lier un à l'autre: la chimie. L'année suivante, j'ai commencé des expériences sur la propriété médicinale des gaz. C'est à cette époque que j'ai découvert l'effet anesthésiant du protoxyde d'azote, bien connu sous le nom de gaz hilarant. J'ai été nommé maître-assistant en chimie à l'institution Royal qui venait d'être fondée à Londres en 1801. Crois-moi, mon fils, ma carrière ne faisait que commencer. En 1802, je suis devenu professeur de chimie et comme je n'allais pas en rester là, à l'âge de 25 ans seulement, je suis devenu le directeur de l'institut Royal. Je me suis marié en 1812 avec une jolie femme, veuve et riche, du nom de Jane Appreece. Finalement, en 1820, le poste de président de la Royal Society m'a été offert. Sois-en certain, j'ai vécu une vie bien heureuse.

Malheureusement, à l'âge de 49 ans, je commençais à être sérieusement malade. Il paraîtrait que j'aurais inhalé trop de gaz au cours des dernières années. Deux ans plus tard, je suis déménagé à Paris et je suis mort d'une crise cardiaque le 29 mai 1929 à Genève. Maintenant, j'aimerais te raconter un court récit de mes expériences qui, j'espère, te fascineront, mon enfant.

Au cours de mes premières années à l'institut, je commençais mes recherches sur les effets de l'électricité sur les composés chimiques. En 1807, j'ai reçu le prix Napoléon de l'institut de France d'une valeur de 3 000 francs pour la plus importante recherche en électricité de l'année. J'ai alors découvert que, dans l'électricité, il existe un agent capable de décomposer les plus stables et tenaces substances. Peu de temps avant de te découvrir, j'ai construit la plus grande pile jamais conçue, si grosse qu'elle avait plus de deux cent cinquante cellules. Impressionnant, non? En y faisant passer un courant de haute intensité dans des solutions de divers composés, j'ai alors soupçonné la présence d'éléments inconnus. Hé oui! c'est avec cette méthode qu'on appelle électrolyse, en 1807, que j'ai eu la joie de te découvrir. Tu as été mon premier vrai succès. Il suffisait de te séparer de la potasse et du sodium. Évidemment, j'ai alors pu isoler et nommer cinq éléments jusqu'alors inconnus et qui sont devenus très importants par la suite: Sodium, Baryum, Strontium, Chlore, Iode. Ensuite, j'ai préparé le Calcium de la même manière. J'ai aussi isolé le Bore et démontré que le diamant contient du carbone.

Toutes mes expériences effectuées avec les acides ont démontré que c'est l'hydrogène et non l'oxygène qui caractérise les acides. En ce qui concerne mes recherches sur la chaleur, en 1779, j'ai démontré avec l'aide de 2 glaçons frottés ensemble que la glace pouvait fondre sans addition de chaleur. Ceci appuyait la théorie de la chaleur calorique. Une de mes inventions a servi de solution au problème des explosions dans les mines de charbon. C'est en 1815 que j'ai inventé la lampe de sécurité pour les mineurs. Cette précieuse découverte m'a valu le prix des médailles Rumford d'or et d'argent de la Royal Society. De plus, j'ai sans doute réussi à éviter la mort de milliers de gens et j'en suis bien heureux. Voilà quelques-unes des plus importantes expériences et découvertes de ton père. Assez parlé de moi, parlons un peu de toi!





Tu devrais être bien content de toi, tu es indispensable à la vie. Tu fais partie de la famille des métaux alcalins. Ton symbole est K, ton numéro atomique est 19 et tu as un poids atomique de 39,08 u. Tu te distingues avec ton métal très mou d'une dureté de 0,5 et ta belle couleur blanche aux reflets argentés. Tu es extrêmement abondant dans la nature. Savais-tu que tu es le 8e élément le plus imposant dans la croûte terrestre? On te retrouve également dans les cendres des végétaux sous forme de carbonate ainsi qu'à 0,35 % dans le corps humain. Tu existes sous 3 formes isotopiques naturelles, de nombre de masse 39-40-41. Le potassium-40 est radioactif et a une période radioactive de 1,28 milliard d'années. Tu fonds à 63 °C et bous vers 775 °C. Tu te décomposes dans l'eau très froide. D'ailleurs, ton nom provient du mot potasse qui est un solide créé quand on évapore l'eau d'une solution d'eau et de cendre. Finalement, ta masse volumique est 0,856 g/cm3. Tu es bien spécial, n'est-ce pas?








Comme je te l'ai expliqué précédemment, on peut te préparer par électrolyse de l'hydroxyde de potassium ou bien d'un mélange de chlorure de potassium et de fluorure de potassium. Tu as aussi une caractéristique bien évidente: tu t'oxydes dès que tu es exposé à l'air et tu réagis très violemment en présence d'eau. Ceci produit de l'hydroxyde de potassium et de l'hydrogène gazeux qui brûle spontanément. Ne crains pas, ceci ne fait pas de toi une mauvaise substance. Il faut seulement te stocker dans une substance avec laquelle tu ne réagis pas, comme la paraffine.








Je suis si heureux de voir comme tu te débrouilles bien. Tu as de multiples applications. Par exemple, sous forme de bromure (KBr), tu es utilisé en photographie, gravure, lithographie ainsi qu'en médecine comme sédatif. Ce n'est qu'un petit aperçu! En chlorate (KClO3), on t'utilise dans les allumettes, feux d'artifices, explosifs, comme désinfectants et comme sources d'oxygène. Aussi, en sulfate (K2SO4), tu es un engrais très important. De plus, tu es nécessaire à la transmission de l'influx nerveux de l'être humain et nous avons besoin de toi à raison de 3 g quotidiennement. Lors d'un manque de potassium, cela peut produire: fatigue musculaire, somnolence, troubles cardiaques, etc. Mais qu'est-ce qu'on ferait sans toi? Tu vois, tu es irremplaçable et je serai toujours aussi fier de toi.



Voilà, je t'ai tout dit. Je te laisse maintenant sur ces quelques mots,
Je pense à toi,

Ton père qui t'aime,
Humphry